Épidémie d’obésité : Comment contrer ce grave problème de poids?

Comme c’était le cas ailleurs dans le monde, les Canadiens ont passé les deux dernières années à lutter contre la COVID-19 et à composer avec le virus. Or, depuis maintenant plusieurs décennies un autre problème de santé a gagné de plus en plus de terrain d’année en année. Au début, il ne touchait qu’une petite partie de la population, mais aujourd’hui ce problème a pris les proportions d’une épidémie. Reconnue comme une maladie chronique par l’Association médicale canadienne, l’obésité est une maladie grave qui touche plus de 650 millions d’adultes et 150 millions d’enfants dans le monde, selon l’Organisation mondiale de la santé.

Les données les plus récentes de Statistique Canada indiquent qu’environ 32 % de Canadiens âgés de 18 ans ou plus sont obèses. Cela signifie qu’un adulte sur trois a un indice de masse corporelle d’au moins 30 kilogrammes par mètre carré. À titre comparatif, en 1985, seulement 6 % des Canadiens adultes étaient considérés comme étant obèses.

L’impact de l’obésité : plus que des chiffres sur le pèse-personne

Les effets de l’obésité sont souvent graves et inévitables. Selon Obésité Canada, un organisme de bienfaisance national qui soutient les personnes atteintes de diabète et qui fait le lien avec les chercheurs, les professionnels de la santé et les décideurs politiques, les personnes obèses souffrent souvent d’autres problèmes physiques ou mentaux, comme le diabète, l’hypertension artérielle, les troubles biliaires, l’arthrose, la dépression ou une faible estime de soi. Ces personnes font souvent l’objet de préjugés et sont souvent désavantagées dans leur parcours académique et professionnel.

La pandémie de COVID-19 a rendu les personnes obèses encore plus vulnérables qu’auparavant. Les résultats de méta-analyses effectuées par plusieurs chercheurs indiquent qu’il y a un lien entre l’obésité et le risque de développer des symptômes de COVID-19 plus graves qui nécessiteront une hospitalisation, un séjour aux soins intensifs et le recours à la ventilation artificielle. L’Agence de la santé publique du Canada considère les personnes obèses comme faisant partie d’un des quatre groupes à risque de développer une forme grave de la COVID-19 et des complications de cette maladie.

Heureusement, comme pour plusieurs autres maladies chroniques, l’obésité peut être traitée en prenant des mesures de façon continue. En raison de leur connaissance approfondie de cette maladie, les pharmaciens peuvent jouer un rôle important dans la prise en charge de l’obésité chez un patient.

Les trois piliers de la prise en charge de l’obésité

Les fournisseurs de soins de santé peuvent tout d’abord consulter les Lignes directrices canadiennes de pratique clinique de l’obésité chez l’adulte pour offrir des renseignements aux patients. Élaborées par Obésité Canada et l’Association canadienne des médecins et chirurgiens bariatriques, les lignes directrices comprennent trois piliers dont il faut tenir compte dans la prise en charge de l’obésité : les approches psychothérapeutiques et comportementales, la pharmacothérapie et, dans certains cas, la chirurgie bariatrique.

Une approche globale pour améliorer la santé

La prise en charge de l’obésité doit tenir compte des autres problèmes de santé préexistants. Les pharmaciens sont bien placés pour conseiller les patients sur des maladies comme le diabète et l’hypertension artérielle. Ils peuvent aussi apporter un soutien aux patients en travaillant étroitement avec leur professionnel de la santé afin d’assurer une bonne prise en charge de la maladie et l’accès à des traitements sécuritaires et efficaces pour les patients.

Obtenir des résultats à l’aide d’une approche uniforme qui peut être suivie à long terme

La prise en charge de l’obésité, tout comme celle des autres maladies chroniques, doit être uniforme et se poursuivre à long terme. Cela signifie que les traitements médicamenteux doivent être accompagnés de stratégies personnalisées et d’outils visant à encourager l’observance thérapeutique. Il peut s’agir de conseils pour gérer les effets secondaires d’un médicament ou de recommandations relatives au mode de vie.

Parlons ouvertement

Même si les études nous aident à mieux comprendre l’obésité, les préjugés continuent de blesser les personnes qui en souffrent. Beaucoup de personnes obèses ne cherchent pas d’aide parce qu’elles ont peur d’être jugées. D’autres ne connaissent tout simplement pas les solutions d’ordre médical qui s’offre à elles. C’est pourquoi il faut parler ouvertement de l’obésité. Il sera ainsi possible de soutenir les personnes qui ont besoin d’aide et de faire en sorte que cette maladie complexe et encore méconnue soit mieux comprise.

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