Les répercussions de la COVID-19 sur les tendances en matière de médicaments d’ordonnance – Analyse détaillée des données

Au cours des sept derniers mois, la pandémie de COVID-19 a grandement perturbé notre quotidien tout autant que les systèmes de santé et l’économie à l’échelle mondiale. Elle a changé la façon dont nous travaillons, dont nous accédons aux soins de santé et dont nous interagissons les uns avec les autres. Afin d’y répondre, les autorités ont dû instaurer des mesures préventives auxquelles nous n’avions pas eu recours depuis plus de 100 ans, soit la distanciation physique, des mesures d’hygiène accrues ainsi que le port du masque dans les lieux publics. L’incertitude à laquelle nous devons continuer de faire face collectivement a eu des effets néfastes sur notre bien-être mental et émotionnel.

La pandémie a eu des répercussions non seulement sur l’utilisation des médicaments d’ordonnance, mais aussi sur la gestion des régimes d’assurance médicaments. En effet, le nombre de demandes de règlement, les montants de ces demandes ainsi que leur répartition par classes thérapeutiques ont connu des fluctuations que nous n’avions jamais vues auparavant et nous entrevoyons d’autres effets importants – et permanents – d’ici la fin de l’année.

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Analyse des données par période

En tant que chef de file en gestion des régimes d’assurance médicaments, Express Scripts Canada demeure déterminée à favoriser l’innovation et à analyser les données afin d’accomplir ce qui importe le plus pour ses clients : offrir de meilleurs régimes de soins de santé à un coût moindre. Afin de connaître les répercussions de la pandémie de COVID-19, les données sur les demandes de règlement pour médicament ont été analysées selon quatre périodes :

  1. Période prépandémie : La période qui s’étend du début de l’année 2020 au début du mois de mars.
  2. Période de transition : La période qui s’étend de la mi-mars jusqu’au début du confinement.
  3. Période de confinement : La période au cours de laquelle les écoles, les services de garde et les lieux de travail ont été fermés afin de favoriser la distanciation physique.
  4. Période de déconfinement : La période au cours de laquelle les mesures sanitaires ont été levées et les stocks de médicaments se sont stabilisés.

Les dates de début et de fin de chaque période sont approximatives étant donné que les provinces ont mis en place les mesures à différents moments. Ces périodes constituent toutefois un point de départ adéquat pour effectuer notre analyse.

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Tendances à surveiller
Mise à jour de la tendance relative au nombre de demandes de règlement

Pendant la période de transition, le nombre de demandes de règlement a augmenté de 14 % comparativement à 2019. Cette augmentation est probablement liée au fait que les patients ont fait des réserves de médicaments en prévision de la période de confinement. Comparativement à 2019, le nombre de demandes de règlement a diminué de 6 % pendant la période de confinement alors qu’il a augmenté de 5 % pendant la période de déconfinement.

Mise à jour de la tendance relative aux montants des demandes de règlement

Toujours comparativement à 2019, les montants des demandes de règlement ont augmenté de 16 % pendant la période de transition alors qu’ils ont diminué de 14 % pendant la période de confinement. Ces fluctuations s’expliquent par les mesures adoptées par les autorités provinciales qui limitaient la durée d’approvisionnement à 30 jours. En raison de cette mesure, un approvisionnement de 90 jours a fait l’objet de trois demandes de règlement distinctes, couvrant chacune un approvisionnement de 30 jours. Même si les mesures limitant la durée d’approvisionnement ont été levées en mai et en juin, les fluctuations dues à la pandémie de COVID-19 et au confinement auront un effet sur les tendances pour le reste de l’année 2020.

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Mise à jour de la tendance relative aux principales classes thérapeutiques

Les classes thérapeutiques qui ont connu des fluctuations en raison de la pandémie de COVID-19 sont les médicaments agissant sur les poumons et l’appareil respiratoire, les médicaments qui traitent les problèmes de santé mentale et les médicaments utilisés pour ralentir ou arrêter la progression d’une infection (aussi appelés anti-infectieux). Les médicaments contre l’asthme et la maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC) ont connu la plus importante augmentation du nombre de demandes de règlement et des montants associés pendant la période de transition. Certains médicaments, dont le salbutamol qui est utilisé contre l’asthme et la MPOC, ont été fournis en priorité aux hôpitaux, et certains fabricants ont dû limiter les quantités envoyées aux pharmacies. L’annonce d’une pénurie de salbutamol pourrait avoir contribué à la constitution de réserves de médicaments par les patients.

Selon nos données, les nouvelles demandes de règlement pour un antidépresseur pourraient provenir de participants ayant reçu un diagnostic récent de dépression ou de trouble anxieux. En 2020, le nombre de participants qui ont soumis une demande de règlement pour un antidépresseur a augmenté de 20 % comparativement à 2019, ce qui pourrait notamment s’expliquer par l’augmentation des diagnostics d’anxiété et de dépression. En août 2020, le nombre de demandes de règlement soumises pour cette classe de médicaments correspondait à 97 % de ce nombre pour l’ensemble de l’année 2019.

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Le nombre de demandes de règlement pour un anti-infectieux a aussi connu une baisse marquée pendant la période de confinement. Cette baisse s’explique par la fermeture des lieux particulièrement propices à la transmission d’infections (c.-à-d., les lieux de travail, les écoles, les services de garde et les centres sportifs), par le respect accru des mesures d’hygiène (se laver les mains, désinfecter les objets et les surfaces, ne pas se toucher le visage, etc.) ainsi que par l’impossibilité de se rendre à l’hôpital ou dans une clinique pour une situation non urgente. Les anti-infectieux étaient au 11e rang en 2019 et il est fort possible qu’ils descendent dans le classement en 2020. Compte tenu de la levée progressive des mesures de confinement et de la plus grande facilité à accéder à des soins de santé d’urgence à distance, nous surveillerons attentivement l’évolution des différentes tendances pendant le dernier trimestre de l’année 2020.

Qu’est-ce que l’avenir nous réserve?

Quelles seront les répercussions sur les participants aux régimes et sur les demandes de règlement durant le reste de l’année? En date du 31 août, les données d’Express Scripts Canada révèlent que le nombre de demandes de règlement depuis le début de l’année correspond à 91 % de ce nombre pour l’année 2019. Le nombre de demandes de règlement se stabilise progressivement, ce qui constitue une bonne nouvelle. Les restrictions relatives à l’approvisionnement risquent toutefois d’avoir des effets à long terme sur le coût par demandeur. De plus, la demande d’autres médicaments appartenant aux principales classes thérapeutiques pourrait changer, suivant la baisse connue par les anti-infectieux. Nous savons que la pandémie de COVID-19 a été éprouvante pour les Canadiens du point de vue émotionnel. Étant donné que le nombre de participants ayant soumis une demande de règlement pour un antidépresseur a augmenté de 20 %, les employeurs devront adopter une approche globale afin de veiller au bien-être des employés. Pour conclure, de nombreuses autorités provinciales ont étendu le champ d’activité des pharmaciens afin d’accroître l’accessibilité des soins pendant la pandémie, ce qui pourrait mener au transfert d’autres tâches aux pharmaciens dans les mois à venir.

Si une deuxième vague survient, nous pourrions observer des fluctuations similaires dans les données relatives aux demandes de règlement. En l’absence d’une deuxième vague, ces données pourraient plutôt se stabiliser d’ici la fin de l’année.

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